Aller au contenu

5 idées reçues sur les entreprises sociales

L’envie de créer son entreprise en y mettant du sens et avoir un impact positif fait partie des motivations souvent citées par les entrepreneur.e.s aujourd’hui. De plus en plus des personnes se tournent vers de nouveaux concepts et de nouvelles formes pour entreprendre : entrepreneuriat social, économie circulaire, collaborative, économie de partage…

Cependant, l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), qui regroupe des activités et des projets fondés sur des valeurs sociales, sociétales ou environnementales, véhicule encore beaucoup de clichés. Nous allons dans cet article lister et vérifier les principaux.

1. Les entreprises sociales sont, en général, peu rentables.

Comme toute autre entreprise, une entreprise sociale doit avoir un résultat positif et être pérenne. Le profit est donc présent dans le secteur de l’ESS. Dans ce domaine, la seule différence par rapport à une entreprise dite « classique » est la répartition des bénéfices qui se fait différemment, en réinvestissant ses profits et non en les reversant aux actionnaires. Prenons l’exemple d’un géant de domaine : le groupe SOS en France. Son chiffre d’affaires augmente de 25% par an en moyenne alors que ses activités échappent à la concurrence avec plus de 60% de ses ventes dans des secteurs compétitifs comme l’édition, la restauration, la santé ou le logement. Donner de la visibilité et faire connaître des entreprises qui concilient viabilité économique et mission sociale aide à changer l’idée que beaucoup d’entre nous ont à propos des entreprises sociales qui ne reposent que sur des subventions étatiques.

2. L’ESS concerne seulement quelques activités spécifiques

On pense souvent à tort que l’ESS est réservée aux activités de services ou aux entreprises qui proposent d’aider les personnes en difficulté. Or, ce n’est pas l’activité qui détermine si une entreprise fait partie de l’économie sociale et solidaire. Cela repose sur les valeurs qu’elle souhaite mettre en avant comme par exemple le partage, la démocratie, l’utilité sociale…. Toute entreprise peut donc faire partie de l’ESS à condition de respecter ses principes ! Au Luxembourg, depuis 2016, il existe l’agrément de la Société d’Impact Sociétal (SIS) qui apporte une reconnaissance officielle aux entreprises à finalité sociale ou sociétale. Selon cet agrément, l’objet social de ces entreprises doit remplir certaines conditions, par exemple que le soutien à des personnes en situation de fragilité, la protection de l’environnement…

idees_recues1

3. L’ESS n’est que du social.

Il est vrai que l’ESS est très présente dans les champs du social et médico-social mais ces dernières années de nouveaux champs d’activités sont mis en exergue, comme l’environnement, la préservation des ressources naturelles, la mode éthique, la santé ou la communication. Les opportunités offertes par le digital et l’essor des statuts juridiques spécifiques tels que les coopératives créent, sans doute, de nouvelles vocations et contribuent à la diversification du secteur d’activités. D’ailleurs, le terme « social » de l’ESS renvoie à la dimension collective du projet et ne doit pas être confondu avec le secteur « social ».

4. Un projet de l’ESS n’est porté que par une personne

Les projets relevant de l’ESS sont très souvent portés par plusieurs personnes dans un intérêt commun, comme dans le cadre d’une association ou d’une coopérative. La forme choisie permet d’associer plusieurs porteurs/porteuses de projet, suivant la logique : chaque personne a droit à une voix, ce qui contribue à une gouvernance participative et démocratique dans la structure. Les projets ESS sont souvent également en lien avec des collectivités locales : c’est surtout un travail en commun, en équipe et en partenariat !

5. L’ESS est marginale

L’ESS est un secteur dynamique, en plein essor au Luxembourg et dans le monde entier. Depuis une dizaine d’années, l’entrepreneuriat social s’impose comme un nouveau modèle d’action devant la complexité de grands défis sociaux et sociétaux :  aide au retour à l’emploi, environnement, santé, intégration… En France, l’ESS représente le 10% du PIB réalisées par 200 000 entreprises. Au Luxembourg, selon un rapport effectué par le STATEC, le nombre d’entreprises sociales au Luxembourg a augmenté de 44% durant la période 2000-2012 et montre l’impact réel que cette économie représente pour le Luxembourg.

Nous espérons que cet article vous a aidé à bousculer certaines de ces idées. Pour conclure, oui, les entreprises sociales peuvent concilier performance, pérennité et innovation, tout en y intégrant l’utilité sociale.

Rendez-vous ici pour faire le plein de ressources concrètes et flexibles sur l’entrepreneuriat.

Ce contenu vous a plu ? Partagez-le !