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Pendant parfois un mois, c’est calme et donc là je m’occupe plus de ma compta.

La réalité des entrepreneurs acteurs

Céline Camara

Comédienne professionnelle et formatrice en improvisation théâtrale depuis 2018

Se faire connaitre
Si on travaille vraiment que dans le cinéma, là, c’est ce que je vois comme réalité, c’est que c’est difficile, surtout quand on n’a pas d’agent. Et donc, quand on n’a pas d’agent, qu’est-ce qu’il nous reste ? Il nous reste principalement les sites publics de casting, le fait d’être sur différentes bases de données. Par exemple, on a un site Internet qui s’appelle “actors.lu” ici à Luxembourg, qui regroupe les profils des comédiens et comédiennes professionnel.le.s, soit du Luxembourg, ou qui ont un lien avec Luxembourg, ou qui vivent peut-être en France, par exemple, qui font une grande partie de leur carrière ici. Et donc, il y a ce site-là. Il y a d’autres sites aussi de casting, il y a “Casting Lux” par exemple, qui est un peu plus large, sur lequel il y a aussi des profils pour faire de la figuration pour une silhouette, donc pas forcément des profils pro. Ça dépend un peu… Et donc je dirais que je pense que ces endroits-là où il y a un profil, où il y a les activités, les langues qu’on parle, etc. etc. C’est des plateformes qui permettent aux professionnels de nous contacter directement. Donc, de manière générale, pour le théâtre comme pour le cinéma, ce site “actors”, pour tout ce qui est projets locaux, c’est là que ça se passe.

La réalité de l’intermittence
Il y a des moments aussi où, et c’est assez marrant, il y a des moments où il y a beaucoup de choses en même temps. Et puis, il y a des moments où c’est calme. Donc pendant parfois un mois, c’est calme et donc là, je m’occupe plus de ma compta.

Argent
Dans un premier temps, moi, je bossais à mi-temps dans cette compagnie belge de théâtre action où je donnais des ateliers, donc j’avais de quoi payer mon loyer, donc ça, c’était acté, donc c’était déjà beaucoup. J’avais un petit peu d’économies de ma vie d’avant et j’ai la chance aussi d’avoir un conjoint qui a un travail stable avec des revenus stables. Donc voilà, je partais déjà avec beaucoup de chance, sans inquiétude de ne pas pouvoir manger et de ne pas pouvoir payer mon loyer. Ensuite, grâce à ma première année de travail en tant que comédienne à Luxembourg, j’ai pu devenir intermittente du spectacle à Luxembourg. Donc, l’intermittence, ça permet en fait d’avoir le droit à des aides lorsqu’on est en période involontaire de non travail. Donc voilà, comme on en parlait tout à l’heure, le travail de comédien.ne, c’est un travail par vagues, “intermittent” en fait. Donc il y a des moments où on va travailler pendant trois mois full et puis ensuite, l’été, peut-être qu’on va avoir deux mois sans travail, etc. etc. Donc ça, clairement, aujourd’hui, ça me permet de vivre quand je ne peux pas travailler, d’avoir ça. Ca me permet de me consacrer aussi pleinement aux projets qui me parlent parce que je n’ai pas à me dire : “Il faut que je fasse un truc parce que, alimentairement, je vais en avoir besoin.” D’un côté, le mélange des différentes disciplines dans lesquelles je travaille, qui permettent de varier et d’avoir quand même un revenu et puis, le fait d’avoir l’intermittence qui me permet d’avoir un équilibre financier, de ne pas m’inquiéter.