Aller au contenu

Comment fixes-tu ta marge ?
J’ai essayé de regarder déjà ce que mes concurrents faisaient à l’étranger, puis j’ai vu ce que les gens faisaient au Luxembourg. Au Luxembourg il n’y a pas beaucoup de concurrents, il n’y en a presque pas. Donc je me suis dit “je fais mes calculs pour voir : déjà moi, si je devais louer une oeuvre d’art combien est-ce que j’étais prête à mettre”. Et par rapport à tout ça, j’ai travaillé avec un expert de la House of Entrepreneurship. Et puis c’est comme ça qu’on a essayé de voir un peu quel pourcentage était raisonnable.

Comment décider des différentes options ?
Ca vient avec le temps. Parce qu’au départ, quand j’ai lancé la société, c’était juste la location d’oeuvres pour une période de 12 mois minimum. Parce que je m’étais dit si on loue des oeuvres pour moins de 12 mois, ça va être difficile parce qu’il va falloir trouver 100 clients pour pouvoir vivre… J’ai dit “non, ce n’est pas possible”. Mais en même temps je me suis confrontée à la réalité, j’ai été confrontée à la réalité : c’est que pour qu’une société signe un contrat d’un an, qu’elle s’engage sur un an, ça prend quand même du temps. Et en même temps j’ai eu des sociétés qui m’ont contactée en disant “nous on a un événement, est-ce que vous pouvez nous prêter des oeuvres pour juste l’événement ?”. Et là il a fallu que je m’adapte en deux secondes au téléphone ! “Est ce que c’est possible ?” C’est oui ou non, parce que le client ne va pas entendre “je vous rappelle”, non. Là tout de suite j’ai dit “oui c’est possible”. J’ai raccroché et là je me suis dit “Bon Lova maintenant faut que tu fasses une proposition, que tu réfléchisses, ils ont besoin d’oeuvres pour leur événement qui a lieu dans dix jours Donc je n’avais pas beaucoup de temps et j’ai commencé à imaginer des scénarios. J’ai dit “OK, une société qui veut louer pour un mois par exemple, une société qui veut louer pour six mois… Comment je fais?” Donc je me suis adaptée à toutes les circonstances.

Quel délai pour être rentable ?
En deux ans je peux quand même avoir déjà suffisamment, si j’ai suffisamment de contrats je peux quand même avoir des loyers “OK, à partir de maintenant, c’est bon”, même si je ne rentre pas tout à fait dans mes frais. Mais la société peut tenir la route.

Et en attendant ?
En attendant les deux ans, si je veux vivre, il faut que je vende. Et donc le meilleur moyen, ça c’est la chance qu’on a quand on est dans l’art, c’est qu’on a toujours des foires. Du coup j’ai pas osé après trois mois, une fois que j’avais lancé la société, de me jeter à l’eau et d’aller à ma première foire. Et du coup en deux mois j’ai fait deux foires : le Salon international à Luxembourg, ce qui m’a permis très rapidement d’avoir quand même assez de ressources pour pouvoir continuer sans avoir à injecter tout le temps de l’argent dans la société.