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Le fait d’être ouvert le dimanche, dans un quartier, ça donne un peu d’ambiance. C’est pour ça que je trouve, pour moi, que c’est très important les petits commerces de proximité.

 

Le quotidien d’un commerce de proximité

Maryline Roux, co-fondatrice de AU PAIN DE MARY depuis 2013

 

Saisonnalité des ventes

Il y a toujours une journée dans la semaine qui est plus calme. Ça, oui. Avant, c’était toujours à peu près la même journée. Maintenant, on va dire que c’est vraiment très aléatoire. Le vendredi, le samedi, dimanche, c’est trois journées où il y a beaucoup de monde. Ça, oui… Les horaires, c’est pareil. On va dire, bon, le weekend, oui, c’est sûr, plus le matin que dans l’après-midi.

Les bons et les mauvais jours

Il y a des jours où on a des bonnes journées, on est contents parce que tout, tout dans l’ensemble, je veux dire que ce soit du pain jusqu’à la pâtisserie, tout a donné comme on voulait que ça donne. Et puis, il y a des jours, c’est plus compliqué parce que le pain, la viennoiserie, tout ça, c’est des produits vivants. Il y a plein de choses qui rentrent en ligne de compte dans la fabrication de ces produits-là. C’est pas que celui qui va le faire, c’est le temps, l’humidité… tout a son rôle là-dedans. Donc il y a des jours, c’est… c’est parfait, c’est comme on veut. Et puis il y a des jours, c’est moins bien, donc on est un peu déçus. Donc on cherche le pourquoi, et il y a toujours… Ce n’est pas évident tous les jours, ça c’est sûr.

Contribuer à la vie de quartier

Le fait d’être ouvert le dimanche dans un quartier, ça donne un peu d’ambiance. C’est pour ça que je trouve, pour moi, que c’est très important les petits commerces de proximité dans un quartier. Il faut absolument tout faire pour les garder, parce que ça fait vivre un quartier. Un quartier où il n’y a pas du tout de commerces, c’est mort.

Se démarquer de la concurrence

Souvent, quand c’est « boulangerie pâtisserie », c’est souvent de la pâtisserie de boulangerie. Nous, on a quand même voulu avoir une pâtisserie plus fine, même qu’on ait une partie boulangerie. On fait quand même beaucoup : tout ce qui est petits fours, les chocolats, les tablettes de chocolat, les confitures, les pâtes à tartiner… On a quand même beaucoup de produits. On a un magasin qui est un peu trop petit, d’ailleurs.

Produits traditionnels ou modernes

En premier, il y a les baguettes. Après, dans les pains ça va être… on vend énormément de sarrasin, le seigle, bon, maintenant le petit épeautre, parce qu’il y a beaucoup de gens qui veulent éviter le gluten. Les entremets un peu spéciaux se vendent beaucoup, mais ce que moi je remarque beaucoup, surtout du côté clientèle française, ça va être la pâtisserie traditionnelle. Le Saint-Honoré, le Paris-Brest, le fraisier, le millefeuille…

Commerce essentiel

Dès que ça a commencé, on a tout de suite mis les masques, on a utilisé des désinfectants. Au départ, on a quand même perdu beaucoup aussi en chiffre parce que nous, on livrait beaucoup les restaurants, les banques, les petits déjeuners et tout ça… Ca a été compliqué pendant 2 ou 3 mois parce qu’on s’est retrouvés avec pratiquement la moitié du personnel, parce qu’il y a eu tous les apprentis qui n’avaient plus le droit de venir travailler. Les personnes, les vendeuses qui avaient des enfants, qui devaient rester à la maison. Ou les maris qui devaient rester à la maison. Ce qui a un peu aidé, c’est qu’il y a beaucoup de gens qui ont voulu se faire livrer, qui ne voulaient pas venir. Donc Manu et moi, on a pris notre petite voiture le soir, et puis, après le boulot, on est partis faire les livraisons. Les gens ont été, dans l’ensemble, très compréhensifs. Ils nous ont beaucoup remerciés même d’être restés ouverts. Ça, ça nous a donné aussi du courage. Parce que, bon, c’est vrai que ça n’a pas été facile. Et puis bon, vous avez toujours peur parce que vous êtes au contact tout le temps de gens. On a prié tous les jours qu’il n’y en ait pas un qui tombe malade parce que dans le personnel, ça aurait été embêtant. Et puis pour nous aussi, parce que si moi ou Manu on l’avait eu, ça aurait été « vous êtes obligés de fermer. »