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C’est une vie qu’il faut aimer parce que ça vous demande beaucoup de concessions.

Le vrai quotidien des entrepreneurs boulangers

Maryline Roux, co-fondatrice de AU PAIN DE MARY depuis 2013

Les débuts

C’est vrai qu’on a démarré avec le magasin tel qu’il était. On n’a pas pu se permettre de faire des gros travaux. Le peu de travaux, on l’a fait nous-mêmes. On a acheté ce qu’il fallait pour le démarrage, le nécessaire, et puis après, ça a été petit à petit. Parce que bon, il en faut quand même du matériel. Au départ, le dimanche, on était tous les deux. Donc on arrivait très très tôt, puis il cuisait tout, tout seul : la viennoiserie, le pain, les tartes… Et puis moi, je devais l’aider, on faisait tout à deux, et puis j’avais mon fils qui venait nous aider un peu pour la vente.

Entreprendre à 50 ans

Nous, petits français, à s’installer ici, démarrer une boulangerie, puis bon, Manu et moi, on a ouvert la boulangerie, moi j’avais 48 et Manu, 49. Donc ce n’est pas « commencer tout jeunes »…

Les horaires décalés

C’est très très très tôt la nuit, puisque bon, nous, le réveil sonne à 1h15. Le soir, bon, en général on essaye de partir, maintenant… ça fait à peu près une année parce qu’avant, c’était plus compliqué, on essaye de partir entre 18h et 18h30. C’est une vie qu’il faut aimer parce que ça vous demande beaucoup de concessions.

Entreprendre en couple

Ce qui est bien, entre guillemets, c’est qu’on n’habite pas sur place. On n’habite pas loin, on habite Bertrange, mais on sort du contexte de la boulangerie. Donc on peut quand même faire la coupure, on va dire, même si, bon, ça peut arriver aussi qu’on se dispute un peu pour la boulangerie. Quand on travaille en couple, ce n’est pas toujours facile. Alors oui, on s’est peut-être disputés, mais c’est pour la boulangerie. Ce n’est pas notre vie de couple à côté. Quand on est rentrés, c’est oublié. C’était pour la boulangerie. Après, c’est peut-être aussi le fait que, justement, on n’est pas tout jeunes. Peut-être que des jeunes à 25, 30 ans, c’est plus compliqué.

Gérer une entreprise à deux

Ce qui est important, c’est que nous deux, on est vraiment… on va sur la même ligne. Et comme je dis toujours, ou comme lui il dit toujours, par exemple au personnel, moi je dis toujours, si Manu dit non, c’est pas la peine de venir me voir, je ne vais pas dire oui. Et si lui il dit non, c’est pas la peine de venir me voir, je ne dirai pas oui.