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Les débuts en tant que société à impact sociétal

Avec Venemany Vilay
Fondatrice A-PRENDRE depuis 2020

Avec Jean-Marc Boueyrie
Fondateur J-WAY depuis 2001

J-WAY c’est un éditeur de logiciels dont le métier, c’est la digitalisation des processus. Aujourd’hui, on sert essentiellement des grosses administrations nationales et régionales.

Avec Emma Zimer
Fondatrice NOUMA depuis 2016

Et Jean-Philippe Wagnon
Fondateur-Coopérateur ALLAGI depuis 2019

 

Obtenir l’agrément SIS

Concrètement ça a pris quand même une année. Mais au niveau des procédures, ça a pris seulement un mois.

Il y a eu beaucoup d’échanges avec les responsables de la MESIS, leurs prédécesseurs ainsi que les ministères pour qu’ils comprennent bien la démarche J-WAY, là où vous voulez aller. C’est relativement nouveau au Luxembourg et le cas d’une société dont la vocation est quand même la rentabilité. Parce qu’une S.A., si elle n’est pas rentable, elle a vocation à disparaître. Donc, voilà… qui avait déjà un capital, qui avait déjà des actionnaires, qui avait déjà des clients… était un point qui était, je pense, assez nouveau.

Donc, il y a eu une part de prise de connaissance mutuelle entre la MESIS et J-WAY qui a abouti à cette démarche qui était longue. Ça a duré deux ans.

Ça a été assez simple à la fois dans les discussions. Évidemment, il faut toujours prendre le temps de remplir correctement les formulaires. C’est toujours aussi l’occasion de réfléchir et de s’assurer qu’on a correctement pensé les choses et qu’on les a partagées bien ensemble.

Ça a mis un petit peu de temps parce qu’il y a eu pas mal de consultations ici, au niveau de la MESIS, pour voir si c’était OK, si les indicateurs étaient OK, tout ça. Mais du coup, ça a permis d’avoir un dossier qui était prêt, qui a pu être validé. Au niveau des choix des indicateurs, j’ai été accompagné effectivement par la MESIS, donc on a eu quelques consultations ou j’ai fait des premières propositions.

Il y a eu des commentaires et on a modifié… Il y a eu plusieurs va-et-vient comme ça, effectivement, pour finaliser ça.

 

Différences

Evidemment, il y a l’aspect social qui prime par rapport à l’aspect commercial. Au niveau de la communication, je mets en avant cet aspect projet social avant tout. Et ce qui est intéressant, c’est que le projet social intéresse beaucoup plus les parties prenantes que la société commerciale en tant que telle. Les inconvénients, évidemment, donc c’est les charges liées à la gestion. Parce qu’une SIS a l’obligation de transparence liée à son l’audit et à sa comptabilité, et ça, c’est quand même très important pour une société qui commence, par exemple.

Le fait que nous soyons maintenant SIS implique une vision stratégique modifiée. La différence, c’est que je pense que ça entraîne une véritable adhésion des salariés. On en a déjà trois qui sont rentrés dans le capital, d’autres vont rentrer également dans le capital de la société, donc il y a une véritable adhésion. Ensuite, veiller à ce que les indicateurs de performance sur lesquels on s’est engagé soient maintenant formalisés.

On a beaucoup pensé que, de façon très pratique et très terre-à-terre, le fait d’être une société d’impact avec 100% de parts d’impact reconnue d’utilité publique allait être un facilitateur pour les entreprises, notamment au niveau de la déductibilité des dons. Je pense que c’est toujours le cas, mais on est toujours en apprentissage de la manière de solliciter, monter les projets par rapport à ces dons.

Avec les SIS effectivement, il y a certaines obligations, notamment l’obligation d’audit, je ne serai pas la première à le dire je pense… qui n’est pas évidente, parce que c’est vrai que quand on commence une société, on a des fonds limités. Un audit, ça coûte autour de 5000 euros au minimum. Voilà, ça, effectivement, ça peut être considéré comme un premier blocage.

Au départ, c’est quelque chose qui m’avait un peu choqué en tant que petite société, nous ne sommes que douze personnes, cette notion de réviseur. J’ai vu oh là ! « réviseur ». Un réviseur, ça va coûter cher. Et c’est vrai que ça coûte, ça coûte. Je n’ai pas besoin d’un réviseur, mais je suis en train de changer d’avis.

Il y a de la valeur aussi, même si c’est très exigeant, dans l’audit externe qu’on vit chaque année. Le rapport, ça nous a amenés à mettre en place un rapport d’impact sociétal annuel. On va publier le deuxième dans les semaines qui viennent. C’est aussi très intéressant. C’est un exercice. Je pense que on va le publier, on le mettra d’ailleurs dorénavant sur le site web. Et c’est des choses qui s’en viennent maintenant dans les autres entreprises, avec les questions de développement ou finance durable, de rapports extra-financiers, etc.

Il y a des avantages qui peuvent être financiers. On est… en tout cas en tant que SIS à 100%, on est défiscalisés. Donc on ne paye plus d’impôts, on peut recevoir des dons, on peut recevoir des subventions, donc ça ouvre quand même une partie des portes qui sont fermées sinon à des sociétés classiques.

Non, la société d’impact sociétal n’est pas différente d’une autre société et on doit suivre aussi des indicateurs financiers qui permettent de couvrir les rémunérations, les coûts et qui permettent de faire que le projet est pérenne.