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Les défis majeurs d’une reprise ?
Il y a évidemment à trouver la cible, l’entreprise. Quand on l’a trouvée, il faut trouver le financement. La difficulté dans une reprise, je pense que c’est vraiment la transition à partir du moment où on a acheté, jusqu’au moment où on arrive à la fin de l’accompagnement avec le vendeur parce qu’à la fois on sait que ça va se terminer, mais en même temps, on a besoin de garder de bons contacts et de retirer certaines informations qui n’ont pas nécessairement été apparentes pendant la due diligence et pendant la période qui précède le rachat. C’est beaucoup de psychologie en fait le rachat d’une petite entreprise, il faut à la fois écouter mais en même temps être ferme sur ce qu’on veut faire à partir du moment où on devient propriétaire puisque là on est responsable.

Les signaux d’alarme ?
Je pense qu’il faut vraiment faire très attention à bien analyser tout, à bien aller voir dans tous les fonds de tiroirs. Je pense aussi que si on n’a pas confiance dans le vendeur, il faut arrêter tout de suite. Dans le business en fait, c’est souvent une question de confiance, et là vraiment si on se dit “il cache des choses”. Il faut arrêter parce qu’une petite cachotterie peut cacher vraiment de grands problèmes, donc il faut être très attentif, et alors il faut se faire aider par des experts, si l’entreprise a une certaine taille. Pour tout ce qui est due diligence, il y a des bureaux, des fiduciaires qui sont spécialisées, et là c’est un vrai métier. C’est un peu comme un état des lieux quand on quitte un appartement ou quand on achète une maison, il faut vraiment regarder partout et ça c’est un métier, une expertise.

Une erreur récurrente ?
Parfois on peut faire quelques erreurs de casting dans les collaborateurs. Et ça c’est vraiment sans doute la chose la plus difficile, c’est de bien choisir les personnes et de savoir qu’on va pouvoir faire un bout de chemin ensemble, ou l’un et l’autre vont être contents et où le résultat va être positif. C’est toujours dommage de se tromper parce qu’on perd du temps, on détruit de la valeur dans l’entreprise, ce n’est pas très positif non plus pour la personne dont on doit se séparer ou qu’on doit changer de poste, et en même temps on se dit “Mais nom d’une pipe, je n’apprends pas grand-chose moi, ça fait quand même 20 ans que je suis là, déjà avant, je travaillais avec des équipes mais maintenant je me trompe encore parfois”, mais ça tient de la nature humaine.

Un conseil ?
Faites-le si vous en avez vraiment envie, faites-le si vous êtes optimiste et si vous pouvez prendre un peu de recul parce que si vous êtes quelqu’un de stressé, qui voit la vie en noir, la vie d’entrepreneur n’est pas faite pour vous.