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Des projets qui n’ont pas marché ?
Ah oui ! Quatre ou cinq, je n’en sais rien… J’ai déjà été déposer le bilan. On a l’impression qu’on va au succès mais en fait on revient toujours à l’histoire du chemin : le chemin est bourré d’échecs, et c’est en passant par les échecs qu’on arrive à un succès. Dire que c’est la recherche du succès c’est aussi penser qu’il y a une destination. Moi je pense qu’il n’y a pas de destination, sincèrement, c’est le chemin.

Même au sein d’un projet ?
Moi je dirais un produit sur deux on le jette ! Parce que ça ne correspond pas à la demande, ou c’est trop compliqué, ou même il y a des infaisabilités réglementaires … C’est normal.

Une raison principale d’échec ?
La raison numéro 1 d’échec d’une startup c’est ignorer le client. “Ignore customer” ce n’est pas de moi, c’est la littérature des startups, et ça ne parle pas que pour les startups, pour n’importe quelle entreprise en fait. C’est ignorer le client. Et notamment quand on est très produit, on a une tendance assez naturelle de faire fabriquer des produits en pensant que : “je pense que le client aimera ça”, mais je ne lui ai même pas demandé en fait.

Un exemple ?
L’anecdote avec Jamendo : je pense qu’à la première fois qu’on a été voir un studio où ils faisaient par exemple le doublage des films américains ou des séries télé, à rajouter des bruits, où la musique arrive etc… c’est un truc qu’on a fait… peut-être trois ou quatre ans après avoir démarré la startup ! Alors que finalement c’est notre segment principal : vendre des musiques pour du doublage, de la synchro, des choses comme ça. C’est une énorme erreur.

Quelle leçon en tirer ?
J’ai plutôt des facilités à amener un produit, mais par contre l’amener au marché c’est ma zone d’effort, et on travaille toujours ça. Notamment dans les startups que j’ai bien réussies, c’est souvent parce que j’ai réussi à ajouter – on revient au point de départ : c’est l’équipe, jamais tout seul ça n’existe pas – c’est d’ajouter justement un bon “sales”, un type qui est câblé vente.

Votre recette du succès ?
L’équipe : ne jamais croire qu’on peut faire tout seul, ça c’est le premier truc. Après, c’est du boulot. La dernière étape de la recette qui peut être importante aussi, c’est de se remettre en cause, avoir un minimum d’humilité… Enfin ce sont des poncifs, mais c’est important.