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J’ai eu droit à « retourne à tes casseroles », « une femme n’a rien à faire ici », mais en bon capricorne, quand on me fait ça, ça me renforce et ça me dit « j’ai peut-être ma place ici si ça embête les autres. »

 

Les challenges d’une jeune entreprise industrielle

Marie-Christine Mariani, fondatrice et gérante de MCM STEEL depuis 1998

 

Des barrières au lancement ?

Les barrières, principalement, ça avait été au moment de la constitution de la société de trouver une banque qui puisse me suivre. Ça, c’était quand même un frein parce que j’avais 29 ans à l’époque, donc j’étais trop jeune pour eux, et d’un autre côté, je n’avais pas assez d’expérience. Donc naturellement, ce n’était pas évident. Ensuite, le fait que je n’avais pas vraiment un nom ou une expérience dans le domaine, ça a été quand même compliqué. Et puis, les erreurs qu’on fait au début, en général. Et puis aussi savoir gérer l’entreprise, même si c’est petit. Le fait que j’étais une femme, ça ne m’a pas facilité la tâche. Et c’est vrai que, au début quand j’ai commencé la société, que j’allais voir certains clients ou fournisseurs, ça dérangeait peut-être des concurrents, et j’ai eu droit à « retourne à tes casseroles », « une femme n’a rien à faire ici », mais en bon capricorne, quand on me fait ça, ça me renforce et ça me dit « j’ai peut-être ma place ici si ça embête les autres. »

 

La question du financement

J’avais créé la société avec un certain capital, et avec ce capital-là, j’ai essayé de rester dans ce que je pouvais. Et puis j’ai trouvé un financement via la banque tout doucement après la première année, la deuxième année, à chaque fois en grandissant. Et j’avais laissé ce que je gagnais dans la société pour pouvoir au fur et à mesure grandir. Et aussi les clients qui payaient quand même des fois à l’avance pour pouvoir obtenir le matériel. Et donc, ça me permettait de régler la caisse. Je dois dire que j’ai eu vraiment des moments assez difficiles. Vraiment, les premières années. En tout, je pense que les huit premières années ont été quand même assez difficiles. C’était long, c’était long, c’était long, parce que, au fur et à mesure la société grandissait, et donc il en fallait toujours plus. Et puis, les fournisseurs, il y en avait de plus en plus. Tu connaissais plus de personnes, plus de clients, donc tout devenait plus. Et puis finalement, ça ne suivait pas. Donc à chaque fois, c’était plus, plus, plus. Mais la chose importante aussi, et ça c’est peut-être aussi un atout, c’est que j’ai jamais fait le pas plus long que la jambe. C’est-à-dire que si je savais que je pouvais construire ce bâtiment et cette société en 2010, je ne l’aurais pas fait en 2007.

 

Les premiers challenges ?

Au début, ça a été vraiment essayer de trouver la marchandise, comprendre comment est-ce qu’il fallait la vendre, comment est-ce que je pouvais et à qui la vendre. Et c’est vrai que j’ai quand même tout de suite été à l’international parce que la matière que je proposais n’était pas toujours la matière qui était utilisée en Europe.

 

Comment absorber les coûts changeants ?

Il faut savoir gérer ça en faisant de l’achat-vente direct sans trop de stocks. Réussir avec son stock à couvrir certains marchés qui en ont besoin, mais sans trop en faire. Et surtout essayer d’aller vers les marchés qui acceptent ces hausses de prix.