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Le challenge c’est, ça c’est pour chaque entrepreneur je pense, que c’est de maintenir la motivation du personnel.

Restauration : le personnel

Marianne Donven, fondatrice de Chiche! depuis 2017 puis de Yabani

Pénurie de personnel ?

Moi j’ai en permanence une cinquantaine de CVs sur mon bureau. Les offices sociaux de tout le pays, toutes les associations m’envoient les cas les plus compliqués. Et comme j’ai l’habitude d’aider les gens à obtenir les papiers, donc moi je m’occupe de ces CVs d’une manière un petit peu différente, peut-être que d’autres patrons. Et voilà… Et j’ai aussi déjà transmis des CVs à d’autres patrons, mais malheureusement, si on n’a pas l’habitude de faire ce genre de démarches, c’est pas toujours facile pour les autres entreprises. Mais voilà, moi j’ai toujours beaucoup beaucoup de monde qui attend. Oui. J’ai pas de pénurie, du tout !

Travailler avec des réfugiés

Les personnes qui ont le statut de réfugié ont les mêmes droits qu’un résident. On peut signer un contrat tout à fait, un CDI, comme tout le monde. Les personnes qui n’ont pas de papiers ou plus de papiers ou des papiers sans autorisation de travail ou… Il y a beaucoup de cas de figure ! Là, on doit d’abord mettre les papiers en règle. Donc là, il leur faut un CDI 40 heures pour pouvoir faire la demande de titre de séjour “travailleur salarié” au ministère.

Gérer la multiculturalité

Là, on a 19 origines dans notre équipe. Oui, c’est vraiment le monde qui se retrouve au Chiche! Je ne pense pas que ce soit un problème quelque part. Au début, j’avais des appréhensions, je me demandais comment ils vont communiquer ensemble. Mais je me suis rendu compte très vite qu’il y a toujours moyen.

Former le personnel

La plupart, je dirais presque l’intégralité du personnel, a commencé à Limpertsberg. Parce que nous, on doit les former. Mis à part trois personnes, personne n’a jamais travaillé dans un restaurant auparavant. J’ai même la chef de l’équipe du soir qui a tout appris chez nous, qui était une mère de famille et qui… La cuisine, c’était sa passion. Mais plutôt la cuisine albanaise. Maintenant, elle fait la cuisine libyenne. Elle est très très bien. Et elle gère toute une équipe. Donc non… On a engagé des profils très très très divers, dont certains où on a découvert leurs talents.

Fidéliser les employés

J’ai encore beaucoup d’employés qui sont avec nous depuis le début. Depuis 2017, depuis Hollerich. Oui, oui… Et j’ai besoin d’eux aussi parce qu’on a grandi. Donc j’ai besoin d’avoir aussi des piliers pour pouvoir apprendre aux autres.

Le plus gros challenge

Le challenge, c’est, ça c’est pour chaque entrepreneur je pense, c’est de maintenir la motivation du personnel. Là, on vient de dire que la prochaine réunion, il faut la faire rapidement parce que, après quelques mois, à chaque fois, la motivation baisse un petit peu. Il faut que je secoue un petit peu les employés pour leur rappeler un petit peu pourquoi on est là.

Recruter ces profils atypiques

J’ai pu transmettre beaucoup de CVs à d’autres restaurants qui avaient entendu que j’avais pas mal de CVs sous la main. Je connais aussi des chaînes luxembourgeoises qui embauchent des migrants, comme Cocotte et d’autres, avec qui je travaille en collaboration. Si j’ai des CVs sous la main où je trouve que voilà, ce jeune-là, là il faudrait vraiment… Je le recommande. Je travaille aussi avec des grandes entreprises dans la construction, dans le chauffage sanitaire, etc. Quand les jeunes viennent me voir, qu’ils ne trouvent pas de patron pour un apprentissage, tout ça… Là, je m’occupe beaucoup des jeunes migrants. Oui, il y a de plus en plus, je pense quand même, de sociétés qui se rendent compte qu’on a un manque de main d’œuvre et que les jeunes migrants sont très motivés. Alors, si un entrepreneur a envie d’engager un migrant, il peut toujours m’appeler. Je peux toujours aider aussi à faire les démarches. Je le fais souvent. Je conseille les patrons dans leurs démarches pour obtenir les papiers. Donc ça, aucun souci de me contacter. Ou alors aussi s’ils sont à la recherche de CVs, de personnes non-qualifiées, ou même qualifiées… J’ai, comme je l’ai dit, beaucoup de CVs sous la main. Je peux toujours en transmettre. Et puis, peut-être encore un conseil : il ne faut jamais juger après trois semaines. Il y a des personnes qui sont pleines de ressources, qui ont juste un tel bagage sur leurs épaules, qu’ils mettent un petit peu de temps à s’en débarrasser et qu’ils peuvent après être des super collaborateurs.

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