Aller au contenu

J’ai commencé dans le privé, j’étais négociante en produits sidérurgiques pendant dix ans et donc je suis de plus en plus arrivée vers le social si on veut.

Du privé au public au social : parcours d’une entrepreneure

Marianne Donven, Fondatrice de Chiche! depuis 2017 puis de Yabani

Le déclic

Comme j’étais en charge de l’aide humanitaire à la Direction de la Coopération au développement et de l’Aide humanitaire du Ministère des Affaires étrangères pendant onze ans, j’ai beaucoup, beaucoup voyagé à travers le monde et surtout dans les endroits où il y avait le plus de misère. Et donc, je connais la misère, je connais des endroits où il fait pas beau vivre et c’est ça qui m’a en fait attirée vers les migrants qui sont arrivés en 2015-2016, parce que j’avais envie de les rencontrer. D’abord, j’ai aidé à ouvrir le projet “Hariko” à Bonnevoie. C’est là que j’ai pris les premières années de congé sans solde au ministère. Et c’est en parallèle que je me suis rendu compte que l’emploi pourrait encore plus faire avancer les migrants, qu’on a d’abord ouvert aussi après, le Chiche! et donc tout ça… J’avais pas du tout prévu ça, mais ça s’est enchaîné comme ça.

Du privé au social

J’ai commencé dans le privé, j’étais négociante en produits sidérurgiques pendant dix ans et donc je suis de plus en plus arrivée vers le social si on veut. Ce serait pas possible de faire l’inverse je pense.

Se former

C’est très intéressant parce que normalement, après dix ans dans un même métier, je commence à avoir fait le tour et puis j’ai envie de faire autre chose. Et donc, une année avant de… En 2014, pour une raison… Maintenant je comprends, mais avant je savais pas trop pourquoi… J’avais envie de faire des formations et j’ai fait une formation en gestion d’entreprise à la Chambre des Métiers. Et comme tout le monde dans la salle enchaînait avec la formation HACCP sur l’hygiène, je me suis dit ben pourquoi pas, on sait jamais. Et donc, un an après ou un an et demi après, j’ai compris pourquoi j’avais fait ça !

L’emploi du temps

Normalement, je travaille de 9 heures du matin à minuit et donc il y a pas de temps pour m’ennuyer. J’ai aussi six jeunes à la maison, donc le peu de temps que je passe à la maison… J’ai cinq jeunes afghans et un jeune soudanais qui habitent chez moi. Donc ils ont toujours aussi besoin de moi. Parfois, ils passent même au restaurant pour que je corrige les devoirs. Enfin oui, il y a pas mal de choses… Le dimanche, je suis à la maison, avec la famille, avec les garçons. On fait des choses ensemble. Mais le reste, je suis effectivement beaucoup, beaucoup au restaurant en fait.

L’équilibre pro/perso

C’est peut-être parce que je n’ai pas l’impression de travailler. Non, tout ce que je fais, c’est comme ma vie… J’adore côtoyer des gens, j’adore rencontrer des gens. Mon bureau l’après-midi au Chiche! est comme un office social. Il y a tout le temps des gens qui viennent me voir parce qu’ils ont des problèmes. Donc, moi j’ai pas l’impression que ça soit une corvée du tout ça. Moi j’aime bien ce que je fais. D’ailleurs je ne pourrais pas le faire si j’aimais pas le faire. Et donc non, j’ai pas trop besoin de temps pour moi. J’ai pas l’habitude de ça. Donc si je vais en vacances une fois par an, moi ça me suffit. Le reste c’est du plaisir aussi oui !

Se ressourcer

Ah ! Le dimanche, je vais courir. Avant, j’allais courir tous les jours mais malheureusement je n’ai plus le temps. Je cours au restaurant. Mais j’ai aussi des chiens avec qui j’adore aller dans la forêt.

L’autre projet

Et j’ai encore l’asbl Open Home que je gère aussi. Donc depuis 2016, je pense que j’ai trouvé des familles pour accueillir 185 réfugiés. Et l’intégration est d’autant plus facile si on habite chez un résident ou dans une famille. Voilà, il y a plein de belles histoires aussi de ce côté-là, mais j’ai maintenant beaucoup moins de temps pour m’en occuper. Mais je le fais encore quand même à côté.

Plus de témoignages d’entrepreneurs locaux sur meetanentrepreneur.lu.