Aller au contenu

Votre mission si vous l’acceptez : ouvrir un salon de beauté

Ouvrir un salon d’esthétique au Luxembourg, mission impossible ? 7 questions clés pour que votre projet d’entreprise soit un challenge accepted et se concrétise en une aventure pérenne.

Suis-je qualifié.e ?

La Chambre des métiers est l’organisme de référence en matière d’artisanat (coiffure, esthétique, pédicure, manicure, maquillage). Vous pourrez trouver sur leur site web toutes les informations concernant les qualifications nécessaires à l’exercice de votre activité.

Si vous comptez proposer des services liés à l’esthétique, la coiffure ou le maquillage, voici les conditions à respecter :

  • posséder un brevet de maîtrise dont le programme couvre l’activité artisanale visée ou les parties essentielles de celle-ci ; ou
  • avoir un bachelor (ou équivalent) couvrant les parties essentielles de l’activité visée ; ou
  • avoir un bachelor (ou équivalent) couvrant partiellement les parties essentielles de l’activité, accompagné d’une pratique professionnelle d’au moins 1 an dans cette activité ; ou
  • avoir un bachelor (ou équivalent) ne couvrant pas l’activité visée, mais accompagné d’une pratique professionnelle d’au moins 2 ans dans cette activité ; ou encore
  • posséder une autorisation d’établissement pour une autre activité principale de l’artisanat (liste A) en lien avec l’activité visée. Elle doit alors être accompagnée par une pratique professionnelle de 3 ans accomplis :
    • dans cette activité ou dans une partie essentielle de celle-ci (occupation régulière à plein temps) ;
    • après l’obtention de l’autorisation d’établissement ; ou
    • d’un diplôme d’aptitude professionnelle (DAP ou CATP, CAP, etc.) accompagné d’une pratique professionnelle de 6 ans dans des fonctions dirigeantes ou essentielles de l’activité visée.

Dans tous les cas, nous vous recommandons de vous rapprocher de la Chambre des métiers très tôt dans le développement de votre projet entrepreneurial. Il existe également un service d’aide pour la reconnaissance de diplôme auquel vous pouvez vous adresser.

Suis-je à jour sur l’ensemble des règlementations ?

Il est essentiel de bien identifier la nature de vos activités. Si vos services sont rattachés à l’artisanat (coiffure, esthétique (liste A) ou alors pédicure, manucure, maquillage (liste B)), on vous demandera certaines qualifications en fonction de la classification de votre activité. Vous pouvez vous renseigner auprès de la cellule entreprise de la Chambre des métiers pour vous assurer d’être au clair sur ce point.

Le maquillage permanent fait aussi l’objet de restrictions particulières. Ici, c’est l’Administration de l’environnement  - étonnamment mais pourtant effectivement, car les risques pour la santé liés à l'utilisation d'aiguilles sales pour injecter les encres font l'objet d'une attention particulière au niveau européen - qui pourra vous renseigner sur le sujet.

Si vous comptez proposer des massages et des soins de type « bien-être » (et non de la pédicure/podologie médicale ou des massages à vocation médicale), vous pouvez contacter la House of Entrepreneurship.

Pour quel statut juridique opter ?

Vous pouvez choisir un statut d’entreprise individuelle (si vous n’avez pas beaucoup de charges et que vous êtes seul.e), cependant une Sarl ou Sarl-s sera plus adaptée si vous prenez un local commercial par exemple, ou que vos investissements de départ sont élevés. Il est toujours possible de changer de statut par la suite.

Pour cette étape, vous pouvez consulter notre article dédié au statut juridique pour approfondir le sujet avant de prendre contact avec la House of Entrepreneurship qui répondra à vos questions.

Ai-je les ressources financières nécessaires ?

Cette partie est indispensable : il faut estimer votre budget de lancement. Pour ce type de projet, il dépendra beaucoup de l’emplacement. Pouvez-vous travailler depuis chez vous ? Ou à domicile chez vos client.e.s ? Ou devez-vous prendre un local ? Devez-vous engager dès le début des salariés ? Etc.

Vous devez prévoir un certain nombre de dépenses au lancement de votre activité :

  • Le local (plusieurs loyers d’avance à payer – souvent trois à six mois)
  • La rénovation/l’aménagement des lieux
  • L’achat de matériel/produits
  • Les formations nécessaires (la beauté est un domaine où il faut continuellement se former pour diversifier son offre et se perfectionner)
  • La création d’un site internet et les frais marketing
  • Tous les frais liés au choix du statut juridique (notaire, avocat, expert-comptable si besoin)

Comment me financer ?

Si vous décidez de lever des fonds sans passer par un crédit, nous vous recommandons de suivre les conseils fournis dans cet article dédié au bootstrapping.

Vous pouvez envisager de demander un crédit auprès d’une banque. Sachez qu’il vous faudra au minimum 25 à 30% d’apport sur le montant total demandé. Vous devrez également présenter un business plan et des estimations financières sur 1 à 5 ans. Pour vous y aider, rien de tel que de suivre les conseils d’un.e expert.e en la matière avec notre article « Comment convaincre votre banquier de vous accorder un crédit ? » ! Il vous est également possible de solliciter des organismes de micro-crédit comme microlux. Vous pouvez consulter une liste d’aides disponibles via notre article « Les aides financières pour entreprendre au Luxembourg ».

Quoi que vous choisissiez, veillez bien évidemment à vous endetter le minimum possible. Cela vous permettra d’avoir moins de traites ensuite.

Comment calculer mon chiffre d’affaires et mes charges mensuelles ?

Pour estimer un chiffre d’affaires, différents éléments sont à étudier :

  • Votre chiffre d’affaires dépendra évidemment de vos ressources. Combien de client.e.s pouvez-vous accepter par jour ? Combien de jours allez-vous travailler par semaine/mois ?
  • Pour fixer vos prix, vous pouvez partir des prix des concurrent.e.s situé.e.s dans la même zone géographique, en prenant en compte également le temps passé pour la prestation, le coût de la matière première (huiles, crèmes, maquillages, etc.).
  • Si vous proposez de vous déplacer chez vos client.e.s, prévoyez de calculer un forfait « déplacement » pour rentrer dans vos frais.
  • Enfin, pensez au minima à couvrir vos charges mensuelles qui incluront : le matériel, le loyer, les charges (eau, électricité), les frais de personnel, les assurances, les frais de comptabilité (env. 2.000€/an), les impôts et autres taxes, les services annexes tels que des abonnements à des logiciels, un hébergement de site, des frais liées à la publicité et à la communication, etc.
  • Ensuite évaluez une moyenne de prix par client.e, et faites un calcul simple : combien de client.e.s par jour vous faudra-t-il pour couvrir vos charges au minimum ? Est-ce réaliste ?

Enfin, comparez les prix fixés avec ceux de vos concurrent.e.s. Réfléchissez à votre proposition de valeur, à vos arguments concurrentiels par rapport aux autres salons. Cela se construit en amont du lancement !

Quel emplacement choisir ?

Le marché de l’immobilier au Luxembourg est évidemment un challenge à prendre en considération. Peu de biens sont disponibles et les loyers sont élevés… Vous devez donc anticiper votre recherche et être prêt.e à signer un bail dès que vous trouverez la perle rare. Ce qui implique que vous aurez construit un business plan et un modèle d’affaires solides auparavant.

Vous pouvez aussi tout à fait envisager de commencer depuis chez vous, si la commune et votre propriétaire (si vous êtes locataire) l’acceptent et que vous avez l’espace nécessaire.

Avoir une idée claire de votre client.e cible vous aidera à choisir un emplacement. Posez-vous les questions suivantes :

  • Qui va s’intéresser à vos services ?
  • Quel type de population, quelle tranche d’âge ?
  • Où se trouvent ces personnes ?
  • Comment les toucher ?
  • Vous devez également réfléchir au budget que vous pouvez raisonnablement allouer à votre loyer, ce qui influencera votre choix.
  • Etudiez aussi l’environnement immédiat, le taux de fréquentation et les types de commerces avoisinants en allant observer à différents moments la fréquentation (rien de tel que le terrain !).

Derniers conseils pour la route :

  • Prévoir un système de réservation en ligne. Renseignez-vous pour figurer sur Salonkee par exemple
  • Disposer un système de paiement par carte
  • Dans ce type de service, votre approche, votre personnalité, votre manière d’accueillir les clients.es feront toute la différence
  • Pensez à diversifier votre offre (tout en restant dans une offre cohérente et pertinente pour les client.e.s avec lesquel.le.s vous êtes aligné.e)
  • Commencez « petit » et faites progresser votre projet par la suite : vous pouvez travailler depuis chez vous ou partager un local la première année pour prendre la température de votre activité et ne pas trop vous mettre en danger d’un point de vue financier !
  • Avant d’embaucher, faites méticuleusement vos calculs. Cela représente une charge et une responsabilité considérables. Commencer seul.e en faisant appel à de l’aide ponctuelle peut constituer une stratégie moins risquée, par exemple.

Vous disposez maintenant des éléments clés pour vous lancer dans la magnifique aventure de l’entrepreneuriat ! Vous l’aurez compris, ce secteur est, comme bien d’autres en réalité, plein de subtilités. Pour vous guider étape par étape, n’hésitez pas à contacter les professionnels cités dans cet article et rendez-vous ici pour faire le plein de ressources concrètes et flexibles sur l’entrepreneuriat.

Ce contenu vous a plu ? Partagez-le !